Avant toutes choses, nous vous souhaitons une très belle et bonne année 2016, qu’elle vous comble de joies et de bonheur !
Merci à vous qui nous avez laissé un petit mot, ou un mail suite au dernier article du 23 décembre « Noël aux Canaries ». Ce sont des liens qui réchauffent les cœurs !
« Ca y est il est revenu ! »
On n’y croyait plus mais « il » est rentré de sa ballade. « Il » c’est l’anticyclone des Açores !
Le vagabond s’est remis là où il s’est fait son nom, et conséquence directe, les alizés sont là aussi puisque c’est lui qui les génère.
Que les choses soient à leur place, et tout ira bien ! Non mais !
Voilà de bonnes nouvelles pour les candidats au départ de Gran Canaria, dont nous faisons partie.
En plus, « il » est tout tranquille, et nous fait un tapis d’alizés tout doux comme on l’aime !
Les conditions annoncées semblent assez proches de l’idéal, 10 à 20 Nœuds de vent portant, ce qui permet de penser que nous ne serons pas trop secoués, tout en ayant à peu près tout le temps de quoi avancer. Néanmoins, nous ne viserons pas de record de vitesse sur cette traversée.
Départ fixé ce Dimanche 3 Janvier 2016 vers 9 heures, direction le Cap vert.
Dernier tour d’approvisionnements.
Le bateau quant à lui, a eu droit à son petit soin typique avant de quitter un port : nettoyage de « fond en pont », plus une trace, plus une tâche, il est pimpant neuf ! Il en avait besoin, car ici à Las Palmas l’air est d’une pureté à repeindre les bateaux en gris au bout de quelques semaines de stationnement !
Nous sommes fins prêts !
Un petit point par rapport à cette traversée ?
Côté Capitaine :
Les comptes sont faits : 870 milles, environ 1600 kilomètres pour rejoindre le Cap vert, et plus précisément l’île de Sao Nicolau ; il nous faudra environ une semaine. Ce sera notre plus grande navigation depuis le départ. Une belle répétition avant la « grande », qui sera d’un peu plus du double en distance et en temps.
Serein vis-à-vis du bateau et de la technique. Content de quitter la région des Canaries, dont nous commencions à user le concept, pour découvrir enfin d’autres contrées plus exotiques.
Autrement, d’un point de vue plus global, c’est la première partie de la Traversée (avec un grand T).
C’est le plongeon au cœur d’un rêve vieux de quelques décennies, alors c’est tout sauf banal, même si à force d’y penser, d’en parler, de la préparer, de lire d’autres récits, cette traversée a dévoilé une partie de ses mystères.
Passons pleinement au vécu maintenant, à savoir si celui-ci sera à la hauteur de toutes ces images qui trottent depuis si longtemps dans la tête ? Ca c’est la grande question, et la réponse c’est bientôt.
L‘an dernier, mon fils, marathonien, m’a dit à la veille d’une course un peu spéciale et proche des limites qu’il se connaissait : « c’est 80 % d’excitation et 20 % d’appréhension, à moins que ce soit l’inverse » ! J’ai bien aimé cette phrase qui reflète toutes les ambigüités et nos contradictions intérieures.
Cette traversée c’est une première, et en tant que telle elle est unique. Forcément il y a de l’enjeu !
C’est aussi, plus simplement, une étape d’accomplissement du « voileux », qui a fait ses débuts, bien plus jeune, dans les brumes de la mer du Nord, encadré par des plus anciens, (que je salue au passage : Daniel et Michou, Phil et Isa, Philippe et Dominique, Michel et Geneviève, Jean Mich et j’en oublie) qui touche enfin du doigt ses envies de grand large, à l’âge des tempes grisonnantes. Un parcours, une évolution, un chemin sur presque la durée d’une vie… Sous cet angle, forcément c’est impressionnant.
Vous me faisiez rêver à l’époque, avec vos bateaux plus grands que le mien, et vos expériences captivantes ; ces week-ends à naviguer ensemble, et à arroser à coup d’apéros-bateaux cette petite graine qui aujourd’hui me fait m’envoler. Plein de pensées et un vrai merci envers chacun de vous.
La particularité de ces instants avant de partir, ces prises de conscience, ce recul, c’est déjà en soi une expérience à vivre. Déjà celle-ci me remplit.
Alors c’est parti pour cette aventure, car c’en est une, et je sais qu’elle titille un bon nombre de gars semble-t-il. Allez savoir pourquoi ?
Et Syl, quelques mots avant de partir ?
Syl : Mon impression avant départ ? Euh.... 5, 4, 3, 2, 1 Partez !...
Plus sérieusement ? Je suis bien dans l’incapacité d’appréhender, d’une manière ou d’une autre, comment cela peut se vivre... c’est l’inconnu total, et c’est tant mieux. Je peux dire que je me sens prête, j’ai confiance au bateau, et en nous... à partir de là, je ne peux présumer de quoique ce soit...
Qui plus est, au moment où j’écris, nous ne sommes pas encore devant la transat en tant que telle, puisqu’il y aura une escale au Cap Vert après une nav de 7 jours. C’est comme si j’avais encore devant moi une répétition générale avant un concert. Alors, ça va... Le trac, c’est toujours au dernier moment !... Et là, ce ne sera plus le moment de se préparer ni de réfléchir. Alors, 5, 4, 3, 2, 1 et GO !...
A bientôt !
Dès que nous aurons retrouvé une connexion internet…