Ah les Antilles ! Musique lascive, senteurs de punch, chaleur, couleurs, cocotiers, l’océan à 28 degrés, les fruits, les fleurs, la gentillesse des îliens…
C’est à vivre, plus qu’à décrire !
La contrepartie c’est qu’il y a du monde ! Si j’annonce « 200 bateaux au mouillage de Sainte Anne », je ne dois pas être loin du compte…
Au chapitre des contreparties, pour être équitable, il faut y ajouter quelques moustiques discrets mais très efficaces, des grains fréquents très efficaces aussi pour ruiner une lessive en train de sécher, et en toile de fond ce que nous rencontrons quotidiennement, je veux parler du coût de la vie qui est nettement supérieur à celui de la métropole…
Comme rien ne saurait être parfait en ce bas monde, pour avoir les uns il faut bien prendre les autres… Alors nous sommes quittes à en profiter pleinement !
A Sainte Anne, peu de temps après notre arrivée, nous avons eu le plaisir de passer une matinée avec David, un ami de longue date en déplacement professionnel aux Antilles. Très (trop) courte visite coincée entre deux rendez-vous, mais échanges magiques, improbables.
Notre dernière rencontre remontait à la fête de Sylvie en 2011. Certains s’en souviendront peut-être, il se chargeait de l’animation.
Déployer ces quelques années de « Alors raconte !» en à peine quelques heures a été particulièrement dense et riche !
Merci David (je sais que tu nous lis) pour ce moment d’exception duquel je n’ai même pas pris le temps d’une photo ! Nous devrons nécessairement nous revoir !
Après cette visite, nous sommes remontés tout au Nord de l’île, nous tenant prêts à traverser vers la Guadeloupe.
Halte à Saint Pierre, au Nord de la Martinique, un autre charme. Ville de 30 000 habitants rasée en 1902 par une éruption explosive de la Montagne Pelée, rayée de la carte en 70 secondes, et reconstruite à minima. Elle compte aujourd’hui 4000 habitants.
Luttant un peu contre nos envies d’en connaître davantage, nous avons volontairement laissé la Martinique pour plus tard, et avons rapidement rejoint la Guadeloupe, là où nous voulions commencer notre découverte ; nous y sommes depuis le 23 Février.
A Gosier, une autre rencontre était programmée.
Marie-Pierre (amie d’enfance de Sylvie) et son mari Henri sont déjà venus plusieurs fois en Guadeloupe.
Il était convenu que nous fassions de part et d’autre le maximum pour nous y croiser.
C’est chose faite, et bien faite !
Deux journées passées ensemble, qui ont coulé comme le bon vin qu’ils avaient amené pour l’occasion ; ce fut l’opportunité pour eux de goûter à la vie de bateau, et ensemble nous sommes allés mouiller l’ancre devant une plage de rêve, après deux bonnes heures de navigation.
A l’heure où j’écris, nous savons que Marie-Pierre et Henri sont déjà en France, prêts à reprendre le travail.
Nous pensons très fort à vous ! A une prochaine !
Il nous reste maintenant à composer ce mois de Mars sans compter le temps, mêlant la découverte aux nécessités du bord, tranquillement…
A bord d’Agur, les journées commencent naturellement tôt, au lever du jour, vers 6 heures 30 (plutôt vers 08 heures pour les dames), et à 22 heures au plus tard, le poids des paupières a eu raison des piètres voyageurs que nous sommes…
Normalement nous ne devrions plus être sous le coup du décalage horaire, et pourtant nous avons encore des difficultés à intégrer ces belles journées qui ressemblent à une période de « plein été », mais avec la nuit qui tombe à 18 h 30 comme au cœur de l’hiver.
Cette contradiction induit certainement quelque chose dans nos horloges internes qui peinent à s’adapter…
Il nous reste aussi à adopter la démarche « traîne-tong » pour être dans le rythme local !
En fait c’est tout un apprentissage, la vie des îles !
Et il y en a qui pensent qu’on s’amuse !
Et aux heures de sieste, observer les Pélicans.
Ces grands oiseaux sont à la fois attirants et impressionnants.
Lorsqu’ils volent, ils semblent imperturbables, placides, battant lentement des ailes, le bec plaqué sur leur long cou, et le tout, bien droit dans l’axe de la route ; on embarquerait volontiers sur leur dos, pour un remake de chez Walt Disney.
Ils sont rapides, en quelques secondes ils ont traversé le champ de vision.
De temps en temps on peut les voir tournoyer dans le ciel.
Subitement ils se permettent une figure de style, et descendent en un piqué vertigineux qui se termine par un plouf pas très gracieux, mais très certainement avec un poisson dans le bec.
Pourtant ils n’ont pas l’air guerrier, comme çà…
En ce qui concerne les bestioles typiques, je mets de côté les Iguanes pour un prochain article ; nous en avons aperçus mais nous n’avons pas encore engagé la conversation.
Bref !
Tout le monde a compris que tout va bien à bord d’Agur, et que cet article, faute d’une teneur exceptionnelle, révèle une certaine violence dans la douceur de vivre !
Il fallait bien çà après la traversée !
Je clôture donc sans rougir, et vous dis « à la prochaine ! »