21 mars 2015
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Ballade à La Goméra.

- " J'ai passé toute ma vie dans ce village ; c'est une vie paisible, tranquille ; je suis née ici, et depuis rien n'a changé "...
Ce sont les quelques mots recueillis au détour d'une ruelle en escaliers, auprès d'une villageoise d'Imada.
Du haut de sa montagne et de ses 70 ans au moins, cette "mamie canarienne" affiche un sourire édenté, mais généreux et serein, comme si la naïveté de son enfance s'était, elle aussi, prolongée intacte jusque là. Depuis ce balcon naturel penché vers l'océan, chaque jour de son existence, elle se nourrit de ce panomara plongeant sur le versant sud de l'île, gravant dans sa mémoire toutes les nuances de verts qu'offrent les cactus, les bruyères et les palmiers.

A peine humectés aux bons soins d'une cascade aujourd'hui bien avare, les jardins en terrasses, aménagés au fil des générations, fournissent aux villageois à la fois l'occupation et la ressource, et leurs petites maisons simples semblent répondre à ce dont ils ont besoin, rien de plus...
Imada, village encore épargné des folies du monde moderne, est à l'image de cette île toute entière, qui est restée dans sa fraîcheur naturelle sans être arrièrée pour autant.
Les voies de communication sont impeccablement entretenues, un réseau de transport en commun sillonne toute l'île, un petit aéroport assure les vols inter-îles, et même (à regrets) quelques pylônes aux multiples antennes hérissent certains sommets, pour nous permettre d'assurer nos "indispensables bavardages" entre semblables...
Seulement 17 000 habitants sont répartis au sein d'une poignée de villages, sur cette pastille volcanique d'une vingtaine de kilomètres de diamètre, émergée de l'océan il y a quelques deux millions d'années...
Sur une aussi petite surface, le relief culmine quand même à 1500 mètres d'altitude, c'est dire que s'il complique un peu les déplacements sur l'île, il offre en contre-partie des diversités saisissantes de paysages.
Sur dix kilomètres de marche, nous avons traversé successivement des larges espaces très aériens (et très aérés aussi) , des forêts anciennes, denses, humides et moussues, des côteaux fleuris printaniers, et nous avons terminés entourés de cactus, traversant le lit d'une cascade aussi assoiffée que nous...
En vous détournant exactement 5 minutes et 20 secondes de votre temps précieux, sur une chanson d'un artiste local Juan MESA, nous essayons de partager avec vous le sourire que nous inspire La Gomera.
Nous ne trahirons aucun secret si nous avançons que nous nous plaisons ici...
(mettre le son, et cliquer sur l'icône "youtube", puis sur "plein écran" de manière à profiter au mieux de cette interlude simplicime)