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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 16:08

Voilà passée la période des fêtes…

 

Et aussitôt après, dès le 2 Janvier, je me suis vu plonger la tête la première, dans la préparation de ce voyage en mer, et j’y baigne toujours (dans la préparation ; pas dans la mer), à mon plus grand plaisir…

 

Je fais par conséquent le constat que ce sujet m’attire réellement très fort… Et même…

Ir-ré-sis-ti-ble-ment !

 

J’avais par exemple, un montage vidéo à réaliser en fin d’année ; cela signifie quelques jours entiers de concentration (c’est quelque chose que j’aime pourtant beaucoup)… Non seulement j’ai eu du mal à m’y mettre, mais en plus, j’étais vraiment impatient de terminer pour -enfin- accéder à « ce » qui m’attirait depuis quelques semaines...

 

Que se passe-t-il ?

Je ne prends plus le temps de bouquiner…

Je suis en permanence sur le sujet.

 

Impossible de « rester dans le moment présent ». J’ai beau en être conscient… Je suis aspiré…

Pendant que je terminais ma vidéo, je me voyais profiter d’une petite heure ici ou là pour fouiner sur internet à la recherche de tel ou tel renseignement relatif à ce « fameux » voyage.

 

Cela me rappelle un sujet de philo de l’un de mes enfants : « Le passionné mérite-t-il d’être plaint ? »

J’avais un avis partagé à l’époque (il y a une dizaine d’années)… Mais je me souviens bien du sujet et de l’interrogation qu’il a suscité en moi.

Maintenant je répondrais « Oui ! S’il ne parvenait pas à vivre sa passion »…

Mais à bien y réfléchir, est-il possible d’aller dans une autre direction, de faire autrement ?

Volontairement et consciemment, j’en doute, mais comme c’est de la philo, la discussion reste ouverte…

 

Passion ou pas, il y a incontestablement un courant marin assez puissant, et bien chaud qui m’entraîne au large…

 

trajet ciao

 

Traverser la Méditerranée, saluer les Baléares, Gibraltar, faire un clin d’œil aux côtes marocaines, (en profiter pour regarder discrètement sur bâbord en direction des Canaries), contourner l’Espagne, longer le Portugal, tenter un tout-droit dans le golfe de Gascogne, pour rejoindre les côtes d’Aquitaine, ce n’est pourtant rien d’extraordinaire aux yeux d’un marin… Me dis-je parfois…

En réponse à moi-même (je me parle toujours tout seul ; çà ne s’arrange pas), je citerais France Gall, qui chante : « C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup »…

 

 

Alors oui, j’ai les deux mains dans le « cambouis » de la préparation, et j’aime bien çà.

 

Il y a quelques années ou quelques mois,  lorsque je lisais d’autres récits de voyages en bateau, je m’interrogeais sur ce que pouvait bien contenir cette longue étape de préparation souvent évoquée… Elle s’étale sur des mois, et même des années pour certains.

 

Vu de l’intérieur, le sujet est vaste en effet.

Il est nécessaire déjà de se préparer soi-même à vivre sur une longue période en dehors des repères habituels, et en même temps harmoniser la relation avec les proches et la famille, pour pouvoir partir sans un élastique (réel ou psychologique) dans le dos.

 

Vérifier sa santé, anticiper toutes les démarches administratives, les factures et autres échéances qui dégringolent sans laisser plus de 10 ou 15 jours de délai, gérer le courrier, organiser les aspects financiers du voyage, sans oublier le côté professionnel pour ceux qui y sont encore liés.

 

Ensuite s’occuper de cette « maison flottante », qui est un véhicule en même temps, et qui potentiellement peut devenir cellule de survie au cas où…

Un voilier, c’est un véhicule particulier qui, lorsqu’il a pris le départ, est soumis aux éléments naturels ; cléments la plupart du temps, mais qui peuvent devenir agités en cours de route, voire parfois hostiles et éprouvants pour le matériel et les occupants. C’est dans cette hypothèse qu’il faut laisser un minimum de choses au hasard, sachant qu’il est impossible de se garer sur le côté et appeler une dépanneuse ou un taxi si quelque chose pose soucis…

 

Préparer le bateau, consiste donc à trouver des aménagements facilitant telle ou telle manœuvre à bord, lister les choses à ne pas oublier, acheter ce qui semble indispensable de compléter, équiper, sécuriser, améliorer le confort, fabriquer, « embaucher » le second du bord (qui ne se fait pas prier) pour quelques dizaines de mètres de coutures de renfort du lazzy-bag…(ce qui permet de contenir et ranger la grand-voile prête à être hissée)

 

Néanmoins, cadrer la démarche est difficile … Certains s’y perdent parait-il…

Par exemple, confectionner un récupérateur d’eau de pluie peut paraître incohérent pour qui voyage au sud de l’Espagne en été… et pourtant… si c’est fait, ce sera fait pour après…

Bon  ok … Je le mets en fin de liste…

 

Par contre m’initier à toutes les techniques de pêche à bord, voila qui est concret et utile ! Tout comme apprendre à faire du pain pour ne pas être contraint de débarquer tous les matins…

Alors tant que j’y suis, je ratisse large…

Et je me surprends à récupérer des recettes pratiques de conserves ou de séchage de poisson (ben oui, si la pêche… pêchait tant… qu’elle pêcherait trop), des conseils pour les pousses de graines germées… etc…

 

D’accord il y avait plus urgent ; comme calculer les ressources électriques à partir des consommations quotidiennes prévisibles (le frigo, l’éclairage, les appareils de navigation) et les comparer aux capacités de recharge par les panneaux solaires, ou par le groupe électrogène. Le but de la manœuvre est d’être le plus autonome possible, pour éviter les frais de port…

Le calcul est fait…

Comme bien souvent, en théorie ça colle. La réalité dira si les vrais ampères sont aussi nombreux que dans les formules…

 

Prévoir la bibliothèque, les films, la musique, les passe-temps…

A ce propos, je n’ai jamais réussi à m’ennuyer sur un bateau, mais sait-on jamais… Cinq jours consécutifs bloqués dans un mouillage sous pluie et vent, cela peut sembler long… C’est effectivement bien improbable l’été en méditerranée, mais il paraît que la remontée du Portugal peut être grise et bien humide, même en Juillet-Août…

 

Repérer sur les cartes les points de chute possibles, les caractéristiques météo de chaque région, les fonds marins, la réglementation locale, solliciter les autorisations de mouillage dans les zones préservées…

Repérer les lieux où les accès à internet seront aisés, prioritairement pour permettre à Syl de gérer ses impératifs professionnels, et aussi pour mettre à jour le blog d’ailleurs…

 

Optimiser au meilleur coût les moyens de communication téléphoniques à terre avec la famille, et se donner la possibilité de consulter quotidiennement la météo…

 

Puiser dans les généreux récits d’expériences d’autres voyageurs qui sont partis avant nous, et qui d’ailleurs, voyagent encore après 7, 10 ou 20 ans d’aventures…

 

Composer avec un budget serré… Voila un exercice qui demande de longues réflexions, et oblige à être créatif. 

 

Bref c’est ce que l’on appelle préparer…

 

Ce sont de nombreuses tâches banales ou qui pourraient être considérées comme ingrates ou rébarbatives pour certains, et qui sont en fait comme les trésors d’une caverne d’Alibaba pour moi.

Je me dis alors que je suis dans mon axe  et qu’il n’y a aucune autre question à se poser…

 

Finalement, je prépare un voyage de 3 mois avec la même énergie que si c’était un départ définitif, avec pour tout habitat le bateau… Approche extrémiste ?

Derrière cette préparation, je sens bien que je résous autre chose qui m’habite depuis longtemps…

Tout en affirmant sincèrement que rien n’est décidé à l’avance, il est vraisemblable (pour ne pas dire évident) que ce voyage est un terrain de tests et d’entrainement grandeur nature, une épreuve préparatoire à un périple d’une autre envergure, une répétition générale…

 

Revenons en ce mois de Janvier 2012…

Tout se fait pour l’instant à distance ; le catamaran est stationné, en attente, sur les starting-blocks, près de Marseille, et je passe l’hiver sur la côte atlantique…

Plus de 500 km séparent les deux lieux, et au prix où se vend le litre de Gasoil aujourd’hui, les coûts de voyage imposent d’éviter de faire des allers-retours fréquents.

Alors les préparatifs se font sur plans, d’après photos, vidéos, ou relevés de cotes effectués en Novembre dernier.

 

D’ici le départ, il y aura 2 séjours techniques d’environ une semaine à bord pour installer les préparations réalisées à distance, finaliser les choses, corriger les erreurs, trouver d’autres astuces à creuser.

 

CONTREPLAQUE

Côté terre, les empilages de sacs se forment, les outils se regroupent, ils voisinent la canne à pêche toute neuve, les masques et tubas soigneusement nettoyés, des paillassons, moules à gâteaux, support pivotant pour l’écran radar, et autres morceaux de contreplaqués fraîchement découpés qui apporteront une amélioration des assises du carré…

 

 

 

 

LISTE

 

 A mesure que les objets s’accumulent, les listes interminables commencent à avoir davantage de lignes rayées que de lignes « à faire ».

 

 

 

Ca sent bon le déplacement de mise au point n°1, avec la voiture chargée à bloc, l’esprit gonflé de projets, et le plein d’énergie de vie (gratuite celle-là).

En parlant « d’énergie de vie », il y a aussi une autre conscience qui se joue ; cette énergie est peut-être gratuite, mais elle n’est pas inépuisable…

54 ans au compteur du capitaine, 50 tout rond pour le second… Les indicateurs sont au vert, certes ; mais la sensation ne trompe pas.

S’il y a quelque chose à réaliser, c’est maintenant ; pas dans 10 ans…

 

A l’eau ; à l’eau ? Ne quittez-pas…

Bientôt des nouvelles du bord de « Ciao » !

 

Notons que le catamaran a été rebaptisé du même nom que le précédent bateau, complice révélateur et, rendons-lui hommage, « incitateur d’une certaine idée de départ »…

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commentaires

M
<br /> et  ............  surtout ne pas oublier une tit'place pour la valise "secours" de Mimi !!!<br /> <br /> <br /> plein de bisssssssssssssss<br /> <br /> <br /> lamie MI<br />
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  • Je suis né dans un petit village du Nord de la France ; 1/2 siècle plus tard, je me réveillais tous les matins avec l'envie d'aller voir de l'autre côté de l'horizon...
J'ai rencontré Syl, et ensemble nous prenons le départ en 2014...
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