Cet article se veut d’abord être une mémoire fidèle d’un vécu quelque peu surprenant… C’est un écrit qui en grave les détails que nous trouvions invraisemblables à mesure qu’ils se sont révélés… C’est comme une lettre à nous-mêmes pour nous rappeler (s’il en était besoin), qu’à l’aube du projet que nous entreprenons, la Vie semble étonnamment répondre (mais pourquoi donc s’en étonner ?) aux demandes que nous lui faisons…
Le 26 Juin 2013, dans un feu d’artifice de signes (tellement visibles que le plus irréductible des incrédules commencerait à se remettre sérieusement en question), l’étrange - l’Etre-Ange ? - que j’appelle « Sérendipity (* ) » nous a fait son grand show !
-------------
J’avais mis le catamaran Louisiane « Ciao » en vente depuis un mois environ ; c’était davantage pour sentir ce que donnait le marché de l’occasion du bateau en cette période économiquement perturbée, que pour le vendre rapidement… Et parallèlement nous cherchions (assez activement, mais sans précipitation) à cerner sur quel type de bateau nous pourrions un jour prendre le départ… Cette recherche évoquée dans le précédent article, fastidieuse, coûteuse en énergie et en déplacements restait jusque là infructueuse…

Dès la parution des annonces de mise en vente du Ciao, quelques appels, une première visite, et quelques autres qui se sont enclenchées très vite me faisaient comprendre que Ciao serait vraisemblablement (et assez facilement) vendu ; probablement même avant l’été…
C’est un bon bateau, avec un bon prix, ceci explique cela…
En conséquence, si Ciao s’engageait rapidement à la vente, les mois de Juillet et Août, laisseraient alors une large période estivale durant laquelle, cette année nous ne ferions vraisemblablement pas de bateau… Quelque part tant mieux, je me sentais lassé de la région Sud-ouest et de son climat extrêmement pluvieux de ce printemps 2013.
Sur ce constat, une idée a émergé de je ne sais où…
Si nous avons de la disponibilité mais pas de bateau, dis-je à Sylvie, pourquoi ne ferions-nous pas une marche sur le chemin de Compostelle ? Pas de connotation religieuse, mais une pause au milieu de la nature, une démarche intérieure certainement, un challenge physique inévitablement… Il me semblait qu’il y avait un sens, à cette idée, une sorte de préparation utile à notre projet de grand voyage. Nous disposerions au moins de 3 ou 4 semaines contigües, et nous pourrions partir par exemple de Oviedo en province des Asturies ; 300 kilomètres à parcourir à travers plaines et montagnes espagnoles, avec sac à dos, tente, et dans une autonomie que l’on souhaiterait la plus complète.
- Ca te dit Syl ?
- Ah ouiiii ! C’est bien çà ! Fut sa réponse.
Même si quelques jours plus tard, en prenant la mesure de ce que pourrait être l’effort physique à fournir, elle s’est mise à douter de ses capacités… Quelques sorties d’entraînement sur des distances d’une quinzaine de kilomètres ont dissipés tous les doutes, et au contraire ont allumé chez Syl, un plaisir jusqu’alors insoupçonné pour la marche en milieu naturel.
De mon côté, je cherchais, pour éclairer ma réflexion, le livre de Paulo Coelho « Le pèlerin de Compostelle ». Paulo Coelho est d’ailleurs aussi l’auteur de « l’Alchimiste », ouvrage particulièrement intéressant de l’illustration d’un parcours initiatique…
J’ai appris que Sylvie possédait justement une édition du « Pèlerin de Compostelle » depuis longtemps ; je n’avais pas eu l’occasion de lui en parler avant ...
Aussitôt retrouvé, aussitôt entamé de le lire ; et Sylvie renouant avec l’esprit de cet écrit a entrepris de le relire en même temps que moi. Il y avait donc 2 marques-pages dans le livre, j’avais d’ailleurs assez souvent une cinquantaine de pages de retard par rapport à elle…
Nous échangions assez souvent à propos d’un passage du livre que nous venions d’aborder. Cet ouvrage contient beaucoup d’évocations de ce que sont nos hésitations dans la vie, de nos peurs plus ou moins fondées, de nos évolutions possibles, des contradictions humaines, nos chances à saisir etc…
26 Juin 2013 –
Nous sommes à Hendaye sur le bateau ; à Hendaye je me lève souvent tôt ; ce jour-là vers 7 heures le besoin de sommeil est évanoui depuis longtemps déjà… Il faut dire que ce soir nous attendons la visite de Olivier ; c’est l’acquéreur potentiel du bateau, rencontré ce dimanche ; il doit venir signer le compromis de vente vers 20 heures.
Nous lui avons fait essayer le bateau, nous lui avons expliqué une foule de détails ; c’est quelqu’un de très précis, j’aimerais qu’il se sente en confiance, mais nous nous connaissons à peine…
Ma nuit de sommeil a été ponctuée de rêves parasités de toutes les préoccupations matérielles liées à la vente du bateau. J’imaginais par exemple, qu’idéalement (pour qu’il soit en confiance) Olivier puisse rencontrer Grégory l’acheteur de notre précédent voilier avec lequel nous avions vécu une transaction particulièrement sereine et agréable il y a 2 ans… Nous n’avons pas revu Grégory depuis l’an dernier lors de notre arrivée sur Hendaye…
Je viens donc de revisiter cette nuit, la précédente vente de bateau au travers de la cession de Ciao… Bref, je confirme que je sors d’une courte nuit plutôt agitée…
Juste après mon petit déjeuner solitaire, alors que Sylvie prolonge son repos, je reprends tranquillement la lecture du « pèlerin de Compostelle ». J’aime particulièrement ces moments du petit matin, très calmes, dans la lumière chaude du soleil levant. Le plan d’eau de la baie est comme un lac, rien ne vient distraire ma paisible lecture…
Le texte est riche de symboles et d’enseignements. « Comment meurent nos rêves » est un passage parlant sur la manière qu’aurait l’humain de se couper lui-même de beaucoup de ses possibles. Bien sûr il ne se rend compte de rien…
Page après page, mon signet se rapproche de celui de Sylvie.
Je m’imprègne de cette écriture qui me parle, j’alterne la lecture et quelques moments de réflexion, jusqu’à ce que le soleil commence à chauffer le carré du bateau, et soudain, au moment précis où je tourne la page qui découvre le signet de Sylvie, elle apparait dans le coin de porte, les yeux en tirelire, la chevelure ébouriffée... Souvent, j’appelle cet état un peu hagard, que nous avons tous plus ou moins au sortir des couchettes : « brut de couette »…
Son visage est éclairé par un sourire rempli de douceur…
J’ai bien aimé cet instant qui semblait avoir été réglé au millimètre comme une petite cascade de comédien.
Il y a des jours comme çà, qui commencent bien, contrairement à d’autres que nous connaissons tous, de renverser son bol dès les premières minutes de la journée, où de se cogner la tête sur le coin du placard en ramassant ses chaussettes… « Oh ! P……. »
C’est donc dans la sérénité de ce matin prometteur, que nous échangeons quelques minutes sur « comment meurent nos rêves »… Et surtout sur « comment leur permettre de vivre »…
La journée est ensuite majoritairement consacrée au rangement du bateau et au regroupement de nos affaires personnelles que nous devrons débarquer prochainement… Nous avons compris que la vente pourrait bien se concrétiser rapidement maintenant.
Dans l’après-midi nous avons aussi prévu de descendre à terre afin de nous connecter à internet dans un cyber-café où nous avons nos habitudes, et par la même occasion nous prévoyons de passer un moment avec ma fille Olivia, de passage quelques heures dans le secteur…
Jusque-là tout se déroule assez normalement.
Alors que nous traversons la baie à bord de notre petite annexe pour rejoindre le ponton, mon regard se pose sur un catamaran accosté, et sur l’avant duquel rebondissent des gerbes d’eau. J’aperçois quelqu’un qui l‘asperge copieusement au nettoyeur haute pression.
En approchant, je reconnais le catamaran qui est ordinairement amarré à une bouée dans la baie, à l’opposé de là où se trouve Ciao. Jamais nous n’avions vu personne à bord ; et d’ailleurs il y a plus de six mois, nous en avions fait plusieurs fois le tour en annexe, par curiosité. J’avais un peu de difficulté à reconnaître le modèle, plutôt rare sur nos côtes. C’est une fabrication Sud-Africaine. Peu importe, je l’estimais trop grand, trop récent (donc trop cher) pour faire partie des modèles à sélectionner… A l’époque, nous aurions cependant aimé apercevoir ses occupants pour avoir quelques informations sur leur organisation à bord, et peut-être solliciter une visite…
Il semble donc qu’il puisse devenir possible aujourd’hui, de le voir de plus près…
Un rapide coup d’œil sur l’horaire ; nous disposons d’environ une heure… -
- On prend le temps de voir le cata en passant ?
- Ben oui Pourquoi pas…
Nous nous en approchons à quelques mètres ; une musique espagnole, un rien agressive, se mêle au bruit du karcher ; plusieurs personnes s’activent au nettoyage, à l’intérieur comme à l’extérieur. En restant bien à distance pour éviter de recevoir de l’eau, nous lançons un « bonjour ! » auquel il nous est répondu un « hola ! » souriant et interrogateur.
Sylvie connecte immédiatement avec son répertoire hispanique de plus de 50 mots (là, je suis mauvaise langue ! Elle se fait très bien comprendre) et prend alors les choses en mains…
Nous sommes aussitôt invités à monter à bord… Notre interlocuteur indique très rapidement à Sylvie qu’il nettoie son bateau pour le mettre prochainement en vente.
« Boum !» Nous recevons cette information comme le parachutage d’un gros sac de points d’interrogations et de questions qu’il nous est impossible d’intégrer dans l’immédiat. C’est quoi ce bateau ? C’est quel modèle ? Combien de long ? Combien de cabines ? Est-ce qu’il pourrait convenir ? A quel prix ? Son état ? Des travaux ?
Nous faisons rapidement le tour des aménagements, et finalement la première impression est très bonne.

Il a une bonne tête de gagnant ce catamaran !
38 pieds (11, 30 mètres), 3 cabines, 1 douche, 2 cabinets de toilette, un grand cockpit, joli carré, cuisine de belle taille, des moteurs neufs ;
En sa défaveur : des traces d’humidité intérieure, des voiles fatiguées, un entretien complet à remettre à jour ; ce bateau n’a pratiquement pas été utilisé ni habité depuis 2 ans…
- El precio por favor ?
Pour vérifier qu’il n’y ait pas d’erreur de traduction sur l’élément assez central qu’est le prix de vente, nous demandons au vendeur d’écrire le chiffre…
Nos regards se croisent et se comprennent ; Syl et moi avons au même moment identifié une réelle opportunité ; on ne sait pas encore comment nous pourrions gérer la suite, mais ce bateau est à notre mesure, au bon endroit, au bon prix, en relative bonne condition…
Juste un tout petit peu trop tôt ! Peut-être ! Quoique !!
Nos neurones s’excitent, et fabriquent certainement les fameuses substances chimiques qui donnent la sensation d’être sur un nuage, la perception que tout est possible, que tout est accessible, que tout se goupille bien…
Euh… Quand-même… C’est juste la signature du compromis de Ciao ce soir… et le reste du financement ? Et l’appartement qui n’est même pas encore en vente…
Au milieu de ce champ de questionnements, nous prenons conscience que nous avons consommé l’heure de disponibilité… Nous griffonnons nos coordonnées sur un bout de papier, et promettons de reprendre contact dans les jours prochains…
Nous quittons le ponton, jetant plusieurs fois un regard par-dessus l’épaule en nous éloignant, et en forçant notre attention sur nos occupations initialement prévues cet après-midi. Difficile quand-même de se vider la tête…
Connexion Wifi, et petite glace partagée avec Olivia, dans une atmosphère un peu survoltée. (Désolé ma fille… Tu dois trouver que ton père est décidément trop souvent distrait par ses occupations…)
A 20 heures précises Olivier apparait sur le parking, souriant, visiblement heureux ; il affiche son plaisir sans retenue… Nous nous saluons et lui laissons le choix :
- Est-ce que nous regagnons Ciao pour rédiger les compromis, ou est-ce que nous prenons un pot quelque part ?
- Ah mais j’espère bien que l’on va partager le repas ! dit-il, et que je puisse graver cet instant par quelques photos… C’est un moment que j’ai envie de garder joliment en mémoire…
Qu’à cela ne tienne, nous l’invitons !
Olivier serait tenté par le restaurant qui est à 20 mètres de nous et qu’il connait bien pour y être déjà venu en famille ; mais nous avons plutôt envie de lui faire découvrir une autre table sympathique à 500 mètres de là, avec (sauvegardons l’essentiel !) vue sur la baie…
Nous nous apprêtons à prendre place en voiture lorsque quelqu’un arrive derrière moi et me tape sur l’épaule :
- Michel ! Michel ! Comment çà va ?
Je tourne la tête et découvre la mine réjouie de Grégory (l’acquéreur de mon précédent bateau il y a deux ans)…
- Greg ! Incroyable, je pensais à toi ce matin ! çà alors !
- Je suis sur Hendaye avec des copains ce soir, et je viens de t’apercevoir ! Cà va bien ?
- Super Greg ! Heureux de te revoir ! Comment çà va le bateau ? Tes projets ?
- Excellent ! On a beaucoup navigué depuis l’an dernier, il est super ce bateau et ma compagne se met vraiment à aimer la navigation, les mouillages, les vacances à bord… Je suis vraiment ravi…
Je suis en train de réaliser mon souhait bien improbable de présenter Olivier à Grégory et réciproquement.
Evidemment Olivier questionne aussitôt:
- Alors, ils sont comment mes vendeurs de bateau ?
Sans surprise, Grégory nous couvre d’éloges, et échange quelques anecdotes avec Olivier qui se conforte vraisemblablement dans ses (plutôt bonnes) impressions…
Je reste quelques secondes un peu spectateur de cette rencontre tant elle revêt un côté particulièrement fortuit ; j’en prends toute la conscience, et je me surprends à sourire « au moment » tout simplement…
Dix minutes plus tard, nous quittons Grégory et emmenons Olivier à la terrasse du restaurant « L’Odyssée »… Le soleil couchant inonde la baie sur laquelle nous localisons Ciao à quelques centaines de mètres…
Nous partageons rapidement avec Olivier le déroulement de cette journée assez riche lorsque quelqu’un vient prendre notre commande... Ne sachant pas porter un choix précis sur le vin qui accompagnera notre repas, je laisse le soin à la serveuse de le faire au mieux, en fonction de nos menus…
Mon regard stupéfait croise celui de Syl lorsque la dame dépose sur la nappe une bouteille de vin du domaine viticole de Saint Mont. L’étiquette représente une coquille Saint Jacques sous l’appellation « le cru du pèlerin de Compostelle»…
Clin d’œil ? De qui ? De quoi ? Pourquoi ?
----------
« Non ! » je ne verse pas subitement dans le mysticisme à deux balles !
Et pourtant « Oui ! » je suis particulièrement surpris du contenu de cette journée du 26 Juin 2013.
Je ne comprends pas tout… Je note un faisceau d’éléments concentrés sur ce jour et qui constituent vraisemblablement un aiguillage de notre vie… Des signes, des coïncidences, une force, une fluidité…
Surfons la vague…
----------
Quelques jours plus tard nous avons sollicité une sortie d’essai en mer avec le nouveau catamaran, nous l’avons inspecté sur tous ses aspects, et nous avons fait une proposition au vendeur.
Sylvie a mené la négociation en espagnol ; elle fut parfaite à en juger le résultat ! Un compromis s’est engagé le 9 Juillet, avec quelques conditions suspensives, car nous n’avions pas encore réuni la totalité du financement, et à vrai dire, nous ne savions pas exactement comment le réunir rapidement…
Nous allions donc devoir initier la vente de l’appartement et nous mettre en recherche d’un prêt relais…
Un prospectus publicitaire d’une agence immobilière avait été glissé dans la boite aux lettres parmi le courrier, quelques semaines auparavant ; nous l’avions mis de côté au cas où... L’enchainement qui a suivi nous a laissés un certain vertige : appel téléphonique à l’agence – visite du commercial – mandat de vente - parution d’une annonce - présentation du premier client – et …
Compromis de vente de l’appartement !!!
Tout cela a pris moins de 15 jours …
Ca y est la machine s’est mise en marche ! Elle est puissante, rapide, d’une efficacité redoutable… Nous nous sommes laisser porter ; osant à peine en parler autour de nous, sauf à quelques proches…
Une amie fidèle de Syl (elle se reconnaîtra) vibrant comme nous au récit de notre vécu, s’est proposée spontanément pour un prêt amical en substitution de la banque (qui d’ailleurs a mis le dossier à l’étude, puis l’a refusé… J’en tire un enseignement : les écureuils épargnent, mais ne prêtent guère les noisettes de leur caisse…)
Merci à toi très chère amie de Syl, nous aimerions si tu l’acceptes, que tu sois la marraine du bateau, et quoiqu’il en soit tu as gagné tes vacances océanes à vie…
La vente de Ciao s’est conclue le 14 Août.
L’achat du nouveau catamaran s’est conclu le 19 Août.
--------
Il y a encore « un détail » qu’il me faut noter ici pour être complet et fidèle dans mon récit :
Nous ne connaissions absolument pas la signification du mot « AGUR » (prononcer AGOUR), et si vous lisez ces lignes (à moins d’être né dans le pays basque) vous ne la connaissez certainement pas non-plus…
J’ai recherché sur internet, une vague traduction de ces quatre lettres, en Espagnol, en Portugais, sans résultat… avant de trouver la réponse dans la langue locale ; très locale ! « Agur » est en effet un mot Basque.
« Agur » c’est le nom du bateau que nous avons acheté, il a été baptisé ainsi par ses tous premiers propriétaires en 1999…
Notre surprise a été totale en constatant que « AGUR » signifie exactement : « CIAO ! ». Cà ne s’invente pas !
Nous avons demandé confirmation à des résidents locaux, et effectivement, dans la région on dit « Agur ! » pour saluer sur un ton convivial que ce soit pour dire bonjour ou au-revoir ; c’est le « Ciao » régional !
Ce bateau nous était-il destiné ? Nous l’avons cherché loin, très loin, et il était discrètement à quelques centaines de mètres du nôtre à Hendaye, sous un pseudo farceur…
Cette situation géographique nous apporte un énorme avantage pour l’aménager avant le départ, pour conserver un contact facile et régulier avec la famille, et elle se convertit directement en une réduction des coûts de déplacement non négligeable…
Nous sommes heureux de ces circonstances…
Même si la cascade de dominos s’est déclenchée subitement, comme si le coup d’envoi était parti tout seul…
Même s’il nous faut à présent faire vite, très vite pour régler les affaires courantes, vider l’appartement jusqu’à ses menues petites choses qui ne peuvent pas trouver leur place à bord…

Notons au passage que ce n’est somme toute, pas si simple de passer du mode « terrestre », organisé, sécurisé, où nous sommes depuis toujours, entourés d’une quantité surabondante de ressources matérielles, (objets utiles tels que les ustensiles de cuisine, l’outillage, parfois redondants, d’objets de décoration, d’autres matérialisant de multiples souvenirs sur quelques décennies), au mode « globe-flotter » avec le strict minimum pour aller, qui plus est, affronter un milieu et nombre de circonstances inconnus…
--------
En finalité nous ne sommes pas allés à Santiago de Compostelle, ce n’était pas possible d’en trouver le temps ; bien que nous ayons entrepris de nous équiper et continué de nous entraîner, nous avons dû y renoncer…
Nous en avons conclu que ce projet de marche initiatique a vraisemblablement trouvé sa version symbolique au travers des évènements vécus cet été, les étapes, des questionnements, les réponses que nous avons cru bon y apporter, et tels que j’ai tenté de les relater au plus juste, ci-dessus…
Nous avons commencé à marcher et nous nous apprêtons à priori à marcher longtemps sur ce nouveau chemin de vie, dont nous ne savons pas grand chose…
Où nous conduira-t-il ?
Que nous apprendra-t-il ?
Qu’en retirerons-nous ?
Quelles seront nos épreuves ?
Quelles seront nos joies ?
(*) « Sérendipity » ; je ne vise pas la signification précise de ce mot ; j’appelle Sérendipity, l’art de rencontrer exactement au moment opportun une circonstance remarquable, qui répond pleinement à ce que, globalement nous cherchons, alors qu’à ce moment précis nous ne cherchions pas…